Interview de Camille du blog camille-se-lance
Camille-se-lance est un des premiers blog zéro déchet que j’ai découvert lorsque j’ai changé de mode de vie : simple, avec un trait d’humour et bienveillant. Pour les 2 ans du blog, j’ai décidé de préparer plusieurs concours pour remercier mes abonnés instagram. Je suivais Camille de près et avais envie de faire découvrir/gagner son livre. Je l’ai donc contactée et elle a très gentiment répondu à mes questions. J’ai appris qu’elle serait au salon Marjolaine en octobre pour dédicacer son livre, j’en ai donc profité pour aller me présenter. Puis nous nous sommes retrouvées à la formation « blogueuse pro » de lucie Paimblanc (blog jedeviensecolo).
Souriante, simple, généreuse, spontanée…à l’image de ce qu’elle dégage sur son blog et les réseaux sociaux, Camille a été une belle rencontre lors de cette formation, comme les 7 autres personnes d’ailleurs.
C’est naturellement que j’ai souhaité commencer ma série d’interview par Camille.
Quel a été ton déclic ?
Je m’en rappelle très bien, c’était le 4 janvier 2016. Je revenais des fêtes et j’ai visionné une vidéo sur les abattoirs. Suite à cette vidéo, j’ai ralenti ma consommation de viande. Tout de suite après, j’en ai parlé à un collègue qui m’a conseillé de lire la BD Saison Brune de Philippe Squarzoni (476 pages). Elle parle notamment de l’impact environnemental de notre consommation de viande sur la nature. Je l’ai lu en entier, ce fut un moment très douloureux pour moi ; j’ai pris une belle claque en pleine figure ! Suite à cette lecture, j’ai arrêté de prendre ma voiture et j’ai commencé à aller au travail à pied. C’est là où j’ai ouvert les yeux sur les multiples déchets jonchant sur le sol et que je me suis mise à les ramasser lors de mes trajets.
Et puis, il y a eu deux exemples inspirants qui m’ont motivé à vivre de façon plus durable. La sortie du livre de la famille presque zéro déchet a été un déclic, c’était une super idée de ne plus avoir de déchets à jeter. Il y a eu aussi le film demain avec ses exemples positifs.
Quel a été ton premier geste zéro déchet ?
Aller chercher mon pain « sans emballage » chez le boulanger. La première fois, il faut oser, j’étais tout fière de moi !
Quel est ton allié zéro déchet préféré ?
Sans hésiter, je réponds : le lombricomposteur.
Quand on pense que notre poubelle est remplie d’un tiers de déchets verts, c’est vite devenu un de nos indispensables. Habitant en appartement, nous avions d’abord abandonné l’idée. Mais avec mes différentes lectures sur le Zéro Déchet, le sujet est vite revenu sur la table. Je suis allée farfouiller sur le net pour trouver la solution idéale : le lombricomposteur la boîte à terre. Une solution en bois et made in France !
Ta plus grande fierté dans la démarche ?
Les personnes qui se lancent dans cette démarche après avoir lu mon livre.
Les messages des gens me touchent beaucoup. Quand je lis « J’ai commencé le zéro déchet grâce à toi », je suis assez émue et fière d’aider à ma façon à cette prise de conscience écologique.
On ne peut pas forcer les gens mais on peut les aider à s’y mettre, les accompagner pour que la transition soit plus douce. Ils peuvent se tourner vers moi, mon expérience, mes loupés, mes tâtonnements, mes découvertes…
Certains proches ont également adopté des petits gestes en me voyant faire.
Un loupé ?
Je n’accroche pas avec les tawashis (éponge tressée avec du tissu). Une amie m’en avait tricoté une dans une matière légèrement abrasive, je n’ai pas été convaincue par son efficacité. Du coup, je continue d’acheter des éponges classiques.
Il y a aussi le refus des pailles dans les bars. N’en n’utilisant jamais, je ne pense pas à préciser « sans paille s’il vous plaît » qu’elle est déjà dans mon verre !
Un geste écolo que tu n’aimes pas faire ?
Me forcer à ne pas prendre l’avion.
J’aime voyager et découvrir le monde mais c’est un des gestes le plus lourd en terme d’impact écologique. Afin de rester cohérente dans ma démarche, je me limite à un voyage en avion par an. C’est très difficile pour moi ; en revanche, mon conjoint est plus ferme la dessus et m’aide à tenir le cap.
Que t’apporte ce mode de vie ?
Une ouverture d’esprit.
Cette démarche est un « ouvre boîte intellectuel ». De fil en aiguille, on passe de recherches en recherches qui nous amènent à de nombreuses découvertes. Une chose en amène une autre : achat en vrac, marché de seconde main, monnaie locale, réduction d’eau…. J’apprends régulièrement de nouvelles choses, ce n’est jamais terminé.
Ta plus belle découverte ?
Mon panier de légumes chaque semaine. Je m’explique…
Celui-ci provient d’une association qui propose des légumes bio, locaux, de saison, livrés dans des sachets en papier. Nous les rendons à chaque fois. Ce sont des personnes en réinsertion sociale qui y travaillent.
Chaque semaine, nous recevons une fiche avec une recette et le parcours d’une personne travaillant dans le jardin. C’est souvent une histoire touchante et humaine. Avant j’achetais des légumes sans penser à leur provenance, aux personnes qui les avaient cultivés. Je ne faisais pas de distinction entre les vendeurs et producteurs. Ce n’était pas grave de jeter des légumes abîmés. Maintenant, je ne gaspille plus car je sais que des gens ont travaillé pour faire pousser ces légumes.
Et le conjoint dans tout ça ?
Je suis à l’initiative, mais il y a adhéré de suite.
Nous avons tous les deux été élevés à la campagne dans une ferme donc nous avions sûrement cette sensibilité inconsciemment. Lorsque je lui ai parlé de ma prise de conscience, il était partant et nous avons beaucoup discuté de ce sujet afin de trouver des solutions ensemble. C’est lui qui a trouvé le panier de légumes bio. S’il n’était pas là, je ferais sûrement plus facilement certains petits écarts (oranges, avocats, vol en avion…). Cela n’a jamais été une source de conflit dans le couple, on est sur la même longueur d’onde.
Quel sera ton prochain pas zéro déchet ou minimaliste ?
L’année dernière je me suis lancée dans le défi « rien de neuf en 2018 ». Nous avons privilégié les achats d’occasion, mais nous avons également dû acheter des choses neuves (notamment pour notre petit camion). J’aimerais suivre plus assidûment le défi cette année.
Merci à Camille d’avoir pris le temps de me répondre. N’hésitez pas à la retrouver sur son blog camille-se-lance.